S’évader dans le temps à travers les expériences locales de l’Ontario
Redécouvrir l’Ontario avec une perspective autochtone
L’Ontario est grand et beau. Et, parfois, il est difficile d’y trouver un moment pour soi. J’ai vécu en Ontario toute ma vie. Plus précisément, dans le sud de l’Ontario. Et ici, la vie peut parfois être trépidante. On aurait pu croire qu’une pandémie mondiale changerait cela. Et, c’est ce qui s’est produit. À bien des égards, la vie était plus simple. Mais, après des mois d’isolement, toute ma famille avait envie de partir à l’exploration. Donc, avec soin et sécurité, nous nous sommes donné l’opportunité d’apprendre, de découvrir et de retomber en amour à nouveau avec l’histoire de cette province.
Nous savions qu’aller dans un beau centre de villégiature ou louer un chalet serait une évasion facile. Mais à la fin, tout ce qu’une expérience comme celle-là ferait, c’est juste de nous faire déplacer dans un endroit charmant pour un certain temps. Nous avions besoin de quelque chose qui nous aiderait à nous épanouir. Nous avions besoin d’une évasion qui nous ouvrirait l’esprit, qui nous donnerait une chance de fortifier nos cœurs et qui nous permettrait d’avoir une plus grande appréciation des choses que nous tenons pour acquises.
Heureusement pour nous, on nous a présenté ce genre d’opportunité sous la forme d’un road trip d’expériences autochtones à travers l’Ontario. L’été précédent, nous avions fait un road trip similaire à la découverte d’expériences autochtones au Québec, et nous sommes tombés en amour avec tout ce que nous avons vécu en cours de route.
Cependant, cette fois, la province et le monde étaient en plein désarroi. Nous étions encore confrontés au fait que de nombreuses expériences locales étaient fermées ou offraient des services limités. Mais pas tous. Et, les aventures que nous avons vécues nous ont offert exactement ce que nous recherchions.
Jour 1 : 1000 ans d’histoire à Six Nations, en Ontario
La plus grande communauté des Premières Nations au Canada se trouve à quelques minutes de route de Toronto, le long des rives pittoresques de la rivière Grand.
Les Six Nations de la rivière Grand comptent près de 30 000 membres des Nations iroquoises, dont les Mohawks, les Cayugas, les Onondagas, les Oneidas, les Senecas et les Tuscaroras. Si vous cherchez à explorer les expériences autochtones en Ontario, il n’y a pas de meilleur endroit pour commencer.
La Chapelle royale de Sa Majesté des Mohawks
Avant de débuter ce road trip, je n’avais aucune idée que Brantford abritait la plus ancienne église qui ait survécu en Ontario. Et, j’étais encore moins conscient de l’importance historique de la petite chapelle des Mohawks.
Cette église protestante vieille de 235 ans est le seul bâtiment qui subsiste du village mohawk d’origine qui se trouvait autrefois sur les rives pittoresques de la rivière Grand. Les huit magnifiques vitraux à l’intérieur racontent la riche histoire de la communauté des Six Nations en couleurs vives.
Roxanne, notre guide à l’église, nous a guidés à travers des milliers d’années d’histoire depuis le moment où le pacificateur huron a travaillé avec les Six Nations pour leur faire enterrer leurs armes et s’unir en paix, jusqu’au moment où le capitaine Joseph Brant a traversé la rivière Grand pour aider à établir le premier village moderne de la rive ouest.
Les histoires racontées dans les vitraux couvrent des siècles. Elles remontent à l’époque de la colonisation britannique et de l’introduction du système des pensionnats indiens. Les peintures datent des années 1960 où les fenêtres ont été construites et installées. Les histoires mettent en lumière les victoires des communautés des Six Nations sans passer sous silence leurs luttes. Je ne pouvais penser à une meilleure façon de découvrir la riche histoire autochtone de l’Ontario.
La maison longue Ganǫsa’ǫ: weh de l’OSTTC
Les Six Nations ont été désignées par plusieurs noms au fil des ans. Mais entre elles, elles se nomment « les Haudenosaunee », ou « les gens de la maison longue ». Il ne pouvait y avoir de meilleur deuxième arrêt à Six Nations de la rivière Grand que la magnifique maison longue Ganǫsa’ǫ: weh. Quel plaisir pour l’oeil de voir cette reconstitution épique d’une maison longue traditionnelle du 17ème siècle. Nos fils, sans tarder, sont partis en courant explorer le bâtiment, regardant avec admiration le plafond imposant et bombardant notre guide, Colt, de questions comme, entre autres, comment il a été construit, où dormaient les familles, qui maintenait les feux. Tellement de questions que j’en ai perdu le compte.
La visite de la maison longue était incroyablement éducative. La journée étant très chaude, la brise fraîche qui traversait la pièce faisait de ce bâtiment traditionnel un endroit bienvenu.
La maison longue Ganǫsa’ǫ: weh, ou « la vraie maison », est gérée par l’Ogwehoweh Skills and Trades Training Centre ou l’OSTTC. Les visites incluent également une promenade dans la propriété, qui se compose d’un jardin de la paix où les trois sœurs sacrées (haricot, maïs et courge) sont plantées. Nous avons appris que l’OSTTC réintroduit un large éventail de plantes caroliniennes sur la propriété. Les garçons couraient partout, comptant les différentes espèces et recherchant toutes les ruches et nichoirs le long des sentiers forestiers.
La maison d’enfance de la poétesse E. Pauline Johnson
Les Six Nations de la rivière Grand ont produit des talents incroyables, tels que le légendaire coureur de fond Tom Longboat et l’acteur Jay Silverheels. Mais la personne la plus remarquable à avoir passé sa vie dans la communauté est Emily Pauline Johnson, l’une des poètes les plus célèbres du Canada.
Pauline Johnson – comme elle est plus communément connue – était d’origine britannique et mohawk et vivait dans une belle maison sur les rives de la rivière Grand dans ce qui est maintenant le parc Chiefswood. Son père était un chef de la communauté mohawk. Lui et son épouse britannique ont élevé leurs enfants au sein de la communauté. Le travail inspirant de la poétesse en est le reflet. Dans bon nombre de ses interprétations, Pauline Johnson commençait ses récitals, vêtue d’une robe britannique typique et terminait en beauté avec ses vêtements traditionnels mohawks.
Sa maison d’enfance est un hommage à sa vie et à l’impact qu’elle a eu sur la communauté des Six Nations.
Alors que nous explorions la maison, nos fils, eux-mêmes métissés, étaient contents de trouver des similarités entre le mélange de cultures que la famille Johnson avait embrassé. De toutes les pièces du manoir historique, c’est la chambre d’enfance de Pauline Johnson avec laquelle ils se sont le plus connectés. Moi, cependant, c’était les livres qui m’interpellaient. Voir tous ses écrits originaux exposés dans ce qui était autrefois sa cuisine d’hiver a été une expérience exceptionnelle.
Toutefois, le parc Chiefswood ne se résume pas à Pauline Johnson. Ce terrain de jeu en plein air est un lieu où nous aurions pu passer une semaine sans que nous nous lassions. Située sur la rivière Grand, la magnifique propriété propose aux visiteurs la location de kayaks et de canots.
Mais ce qui nous a vraiment séduit, ce sont les beaux chalets de glamping. Nous ne pouvions croire ce qu’il y avait à l’intérieur. Au premier étage, il y avait une belle cuisine avec garniture en bois, un salon confortable, une salle de bain complète et une magnifique chambre principale. Quatre lits supplémentaires se trouvaient au deuxième étage, ce qui signifie que le chalet peut accueillir jusqu’à huit personnes. C’est le lieu idéal pour une parfaite escapade de glamping en famille !
Jour 2 : Paradis urbain. Excursion sur la rivière Humber avec Oceah Oceah
Le lendemain matin, nous nous sommes réveillés tôt pour nous rendre au centre-ville de Toronto pour ce qui serait l’une des expériences autochtones les plus remarquables de notre road trip de trois jours à travers la province. Oceah Oceah est une entreprise locale de planche à pagaie qui exerce ses activités à Budapest Beach, dans l’ouest de Toronto. L’entreprise a été fondée en 2012 par quatre sœurs des Premières Nations.
Ces sœurs, qui partagent une passion pour le surf et le pagayage, louent non seulement des planches à pagaie, mais offrent également des cours et des excursions. Il y a même une communauté qui se rassemble au coucher du soleil sur l’eau.
Pour en faire une expérience autochtone encore plus enrichissante, nous nous sommes joints à Jenifer Rudski, l’une des sœurs, pour pagayer sur la rivière Humber. Marquant la fin du Toronto Carrying Place Trail, c’est l’un des plus beaux endroits pour cette activité à Toronto. Cette voie commerciale historique était utilisée par les Autochtones bien avant l’arrivée des colons occidentaux. En partance du lac Ontario, remontant la rivière Humber jusqu’au lac Simcoe, c’est cette voie qui a mené à l’établissement du Fort Rouillé, qui allait devenir Toronto, dans les années 1700.
Cette expérience de planche à pagaie sur la rivière Humber nous a offert le goût d’un paradis urbain. Nous avons pagayé sous le pont de la rivière Humber et la route express Gardiner à grand trafic jusqu’à une zone humide urbaine regorgeant de faune. Quand nous nous sommes éloignés des imposants gratte-ciel et des autoroutes en béton, nous avons été accueillis par des eaux cristallines bordées de hérons pêchant leur petit-déjeuner et de tortues se prélassant au soleil sur des tronçons d’arbres.
Alors que le silence s’installait autour de nous, il était difficile de croire que nous n’étions qu’à quelques centaines de mètres de l’une des routes les plus fréquentées du Canada. Il était évident pourquoi cet endroit est si spécial. La rivière Humber est une partie si essentielle des routes commerciales historiques du tout jeune Canada et des Premières Nations. C’est l’une des rares oasis naturelles restantes à Toronto.
Après avoir passé notre matinée à pagayer à Toronto, nous avons pris la route pour nous rendre à la capitale nationale. Nous nous sommes installés à l’hôtel Westin sur le bord du canal Rideau. Ce jour-là, nous sommes allés au lit plus tôt. Après tout, nous avions une grosse journée devant nous.
Jour 3 : Découvrir des monuments d’Ottawa avec Indigenous Walks
Nous nous sommes réveillés tard ce matin-là, revigorés et détendus. Nous avons fait une petite marche de l’autre côté du canal Rideau pour aller à la rencontre de Jaime Morse d’Indigenous Walks.
Nous ne savions pas trop à quoi nous attendre de cette visite à pied des monuments d’Ottawa avec nos garçons de six et neuf ans. Qu’est-ce que deux jeunots peuvent retenir d’une exploration de monuments modernes d’une perspective autochtone ?
Eh bien, il s’avère qu’ils peuvent en tirer BEAUCOUP. Lors de cette visite avec Indigenous Walks, nous avons fini par avoir des conversations incroyables que nous n’aurions jamais eues.
Jaime est une mine d’informations et possède une vaste expertise sur la représentation autochtone dans l’art. C’était incroyable d’apprendre comment les peuples autochtones au Canada ont été marginalisés par une représentation négative ou par leur omission des monuments et œuvres d’art ici même dans la capitale du Canada.
Un de nos fils est un grand fan de Tom Longboat, le célèbre coureur de fond des Six Nations. Après avoir lu un livre sur ses réalisations en deuxième année, il n’a cessé de parler de lui pendant des mois. En passant devant le Temple de la renommée des sports canadiens, on nous a dit qu’il n’y avait pas une seule personne autochtone représentée dans le musée. « Pas même Tom Longboat ? », cria-t-il.
La visite a eu un fort impact sur nous tous. Et, nous avons fini par avoir des échanges approfondis entre nous. À chaque fois que nous passions devant un monument, nous nous sommes assis pour discuter de ce que la représentation nous révélait et si elle reflétait notre compréhension de cette histoire.
Danse et canotage à Ottawa avec Expériences Autochtones
Après une courte promenade jusqu’aux écluses Rideau, nous avons pris le bateau-taxi sur la rivière des Outaouais pour aller jusqu’à Gatineau, au Québec, pour la dernière activité de notre road trip à travers l’Ontario. Expériences Autochtones, qui propose habituellement des visites sur l’île Victoria à Ottawa, est présentement basé au Musée canadien de l’histoire sur les rives de la rivière des Outaouais.
Nous avons été accueillis par Marie avec une émouvante chanson de bienvenue traditionnelle. Nous nous sommes préparés avec enthousiasme pour l’une des expériences canadiennes distinctives : une visite au cœur de la culture autochtone en canot voyageur et les danses traditionnelles des Premières Nations.
Nous nous sommes dirigés vers les rives de la rivière des Outaouais où nous avons été accueillis par un voyageur « traditionnel ». Il nous a parlé de la traite des fourrures et de la relation vitale entre les voyageurs et leurs partenaires des Premières Nations. Ce n’est qu’avec l’aide de leurs contacts autochtones que ces explorateurs légendaires ont pu naviguer sur les voies fluviales perfides entre Ottawa et Montréal pour effectuer le transport régulier de fourrures et de fournitures entre les villes.
Après une séance d’explication sur la sécurité, nous nous sommes entassés dans l’un de ces mêmes canots de Montréal et avons pagayé nous-mêmes dans les grandes eaux de la rivière des Outaouais. En cours de route, nous avons appris sur le travail, les canots et la vie trépidante des coureurs de rivières.
Une fois arrivés sur le rivage, nous avons fait une petite marche jusqu’à la partie suivante de notre aventure avec Expériences Autochtones. Marie nous a fait découvrir une collection d’outils et de bâtiments traditionnels des Premières Nations. Les garçons sont rapidement partis explorer la maison longue et le wigwam. Nous avons tous appris comment couper le bois et identifier des animaux indigènes à partir de leurs fourrures. Nous avons même pris connaissance du travail fantastique que cela prend pour faire des canots en écorce de bouleau.
Mais la partie la plus excitante de notre visite était la présentation des danses des Premières Nations. Nous avons par le passé eu la chance d’assister à des pow-wow sur l’île Manitoulin, à Toronto et à Wendake. Et, nous ne pouvons tout simplement pas en avoir assez de toute la musique, la danse et les célébrations. Pour les visiteurs venant de l’extérieur ou les Canadiens qui n’ont jamais assisté à un pow-wow ou un spectacle de danses des Premières Nations, cette présentation d’Expériences Autochtones y est une belle initiation.
Nous tapions tous du pied et tambourinions sur nos bancs alors que des représentants des différentes Nations et communautés de partout au pays exécutaient des danses spectaculaires en régalia. Si ce n’était à cause des restrictions dues à la COVID-19, nous nous serions levés pour danser nous aussi.
Cette expérience nous a permis d’en apprendre plus sur l’origine des danses et comment les traditions des pow-wow étaient perpétuées pendant les périodes d’oppression.
Même si le choix de programmes est limité présentement, Expériences Autochtones envisage de proposer plus d’activités bientôt. Si vous souhaitez faire la promenade en canot voyageur, ce serait mieux d’appeler à l’avance pour vous assurer que cette expérience sera offerte lors de votre visite.
Il est temps de planifier votre road trip à travers l’Ontario
Après trois jours à explorer l’Ontario et à vivre d’incroyables expériences touristiques autochtones qui y sont proposées, nous sommes rentrés chez nous, grandement satisfaits, énergisés et inspirés à regarder le monde et notre pays sous un jour différent.
Nous avons réussi à sortir de chez nous et visiter l’Ontario en toute sécurité. Nous sommes maintenant inspirés à aller découvrir d’autres attractions autochtones dans la province et ailleurs au Canada.
À votre tour de planifier votre propre road trip à la découverte des expériences autochtones.
Par où commencerez-vous ? Avec la culture à Six Nations, l’aventure et le plein air à Toronto ou les découvertes et l’inspiration à Ottawa ? Ou adopteriez-vous une approche différente pour vivre quelques-unes des autres magnifiques aventures autochtones proposées dans tout l’Ontario ?
Pour obtenir une assistance dans la planification de votre évasion, vous pouvez également contacter notre agence de voyage partenaire, Indigeno Travel: