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Les expériences culturelles vont bien au-delà du tourisme pour promouvoir la compréhension et favoriser le rapprochement.

Pagayer le long de la rivière Outaouais à bord d’un canot voyageur et écouter des contes sur la vie des siècles avant que les édifices du Parlement du Canada ne dominent la vue. Apprendre à faire du pain bannique les pieds dans le sable des rives de l’Atlantique. Écouter les Aînés du Yukon parler du Créateur et des clans matrilinéaires de longue date. Des visiteurs du monde entier découvrent les premiers peuples de ce vaste territoire que nous appelons aujourd’hui le «Canada» — les liens de ce peuple avec cette terre remontent à des milliers d’années. Les gens de partout au Canada ont soif de découvrir l’histoire ancienne de cette terre qui est dans leur propre arrière-cour, de comprendre et de bâtir de meilleures relations entre Autochtones et non-Autochtones.

«Les gens veulent mieux comprendre les peuples des Premières Nations», affirme Mme Patricia Dunnett, gestionnaire du parc historique Metepenagiag à Red Bank, au Nouveau-Brunswick. «Le tourisme est un moyen d’établir ce lien. Les gens sont invités dans des communautés, des entreprises et ils vivent des expériences. Ils élargissent leurs perceptions en interagissant avec les peuples autochtones.»

Ocean House, Haida Gwaii, British Columbia

Les expériences offertes aux visiteurs sont aussi nombreuses et diverses que les centaines de communaut.s autochtones sur le territoire — d’un bout du pays à l’autre. Visitez les monticules archéologiques micmacs datant de 3 000 ans au parc historique Metepenagiag dans les Maritimes, admirez les magnifiques sculptures sur les mâts au Haida Heritage Centre à Ḵay Llnagaay, sur l’archipel Haida Gwaii, au large de la Colombie-Britannique, et promenez-vous dans un village reconstitué et fabriquez un capteur de rêves au Site Traditionnel Huron, près de la ville de Québec. Selon une étude menée par Destination Canada, les visiteurs — étrangers et locaux — expriment un grand intérêt pour les expériences touristiques autochtones authentiques, que ce soit plonger dans l’ambiance d’un pow-wow avec Aboriginal Experiences à Ottawa ou découvrir les bienfaits d’une cérémonie de purification en Saskatchewan.

«Nous pratiquons la cérémonie de purification pour nous ressourcer et nous purifier», explique Mme Ashley Rabbitskin, interprète principale (Services aux visiteurs) au parc du patrimoine Wanuskewin, près de Saskatoon. «Nous parlons beaucoup de la raison pour laquelle le tabac est si important pour nous en tant que peuple cri. Nous enseignons l’importance de cette plante et comment nous l’utilisons pour remercier les plantes, les animaux et le Créateur.»

Wanuskewin Heritage Park, Saskatchewan

Certains opérateurs touristiques autochtones partagent leurs propres histoires douloureuses mais importantes — des masques de cérémonie saisis par la police, leurs expériences personnelles dans les pensionnats indiens, et d’autres effets dévastateurs de la colonisation au Canada. Les guides au Centre culturel Kwanlin Dun à Whitehorse, par exemple, parlent du processus de la réconciliation. Au parc du patrimoine Wanuskewin, quand les visiteurs font une balade à la découverte de plantes médicinales ou assistent au montage d’un tipi, ils repartent avec le sentiment d’avoir acquis des connaissances ancestrales et un aperçu des réalités actuelles. «Les gens essaient de comprendre les peuples autochtones en raison de la souffrance qu’ils ont endurée suite à la colonisation. C’est une histoire qui n’a pas été reconnue pendant si longtemps», ajoute Mme Rabbitskin. «Maintenant, les gens comprennent mieux pourquoi tant de personnes de mon peuple souffrent.»

Haida Heritage Centre at Ḵay Llnagaay, British Columbia

Selon Mme Dunnett, en apprendre davantage sur l’histoire — et la résilience autochtone —contribue grandement à favoriser la réconciliation. «Je vois une jeune génération explorer son environnement et vouloir rencontrer les peuples autochtones. Je sens vraiment que ça va faire la différence. Nous avons eu une longue histoire de lutte au Canada. Les changements qui se produisent maintenant offrent la possibilité de mettre les gens sur la bonne voie pour s’intéresser à notre culture et apprendre à l’apprécier.» Cette appréciation s’étend aux communautés autochtones elles-mêmes également. Un autre avantage d’offrir des expériences dans l’ensemble du pays est que les peuples autochtones aussi en apprennent davantage sur leurs propres cultures à travers le partage. «Je n’ai pas grandi avec une bonne partie de ces connaissances traditionnelles», affirme Mme Leah Wainwright, coordonnatrice des programmes culturels au Centre culturel Kwanlin Dun. «J’ai commencé à en apprendre plus dans la vingtaine et je me suis impliquée davantage dans la communauté.» Les guides du centre reçoivent une formation sur de nombreux sujets, allant des pensionnats indiens et de l’autonomie gouvernementale à la signification spirituelle du Chu Nínkwän (ou du fleuve Yukon). «L’objectif principal du centre est de transmettre le savoir traditionnel sur notre mode de vie, un savoir qui demeure méconnu», explique Mme Wainwright. «Nous le faisons par le biais de programmes, d’ateliers traditionnels et d’Aînés qui souhaitent transmettre ces connaissances à la prochaine génération.»

Les expériences font non seulement mieux connaître la diversité des cultures autochtones dans l’ensemble du Canada, mais renseignent également les gens sur la place des êtres humains dans le monde et nos liens avec tout ce qui nous entoure. « Nous ne sommes pas différents les uns les autres. Nous ne sommes pas séparés. Nous nous complétons», affirme Mme Rabbitskin. «Nous dépendons des plantes et des animaux pour notre survie, mais eux, ils ne dépendent pas de nous du tout. Nous rebâtissons nos liens avec la création, les plantes et les autres espèces animales. Et, une fois que ces liens sont établis, vous ressentirez la connexion. Ils font partie de qui vous êtes, de qui nous sommes tous, dans le grand ordre des choses.»

Traditional Huron Site, Quebec

Par Jennifer Allford

Dené Sinclair

Dené Sinclair

Mme Dené Sinclair était directrice marketing de l’ATAC. Elle vit et travaille à Winnipeg sur le territoire du Traité No.1 et la terre natale de la nation Métis. Membre de la Première Nation Peguis et fière Anishinaabekwe, Mme Sinclair est originaire de Selkirk, au Manitoba (la bande St. Peter’s).