Bien avant l’arrivée des Européens sur l’Île de la Tortue, le tatouage était un aspect important de l’identité de nombreux peuples autochtones – chaque tribu et communauté ayant un style unique. Comme de nombreux aspects de la culture autochtone, le tatouage avait été supprimé, voire oublié, en raison de la colonisation et de l’introduction de la Loi sur les Indiens qui poussaient à l’assimilation et la suppression des traditions autochtones. Cependant, aujourd’hui, la prévalence et l’importance des tatouages autochtones, allant des Inuit aux Haudenosaunee, sont de retour avec fierté.

Dans certaines communautés inuites du Nord, les femmes se faisaient tatouer ​​avec des aiguilles faites d’os au moyen de techniques par piqûre ou par couture. Le tatouage servait à marquer une étape importante – le passage de fille à femme ou à la maternité. Avec l’arrivée des missionnaires dans l’Arctique du continent à la fin des années 1800, la tradition a rapidement décliné car elle était considérée comme une antithèse de la pratique et des croyances chrétiennes.

Les tatouages eux-mêmes portent le nom traditionnel kakiniit. Lorsqu’effectués sur le visage d’une femme, ils sont également appelés tunniit. Ils peuvent aussi être apposés sur les bras, les mains, la poitrine et les cuisses.

Aujourd’hui, grâce au travail effectué par des organisations telles que l’Inuit Tattoo Revitalization Project, la pratique a été ressuscitée. Le projet inclut des femmes aînées et met l’accent sur l’autonomisation des jeunes femmes, de toute la communauté, et sur l’alimentation de leur passion afin de redonner vie à leurs traditions culturelles.

Basé à Rankin Inlet, au Nunavut, le projet soutient la revitalisation culturelle, chaque tatouage et ligne possédant une signification culturelle spécifique pour lutter contre la disparition de ce savoir traditionnel. Pour beaucoup, la revitalisation de cette pratique est nécessaire pour les générations futures alors qu’elles ont de la difficulté à trouver des Aînés de leurs communautés arborant cet art traditionnel et permanent.

De même, bien que complètement différent en termes de conception et de signification, le tatouage traditionnel revêt une grande importance pour la Confédération Haudenosaunee. Leur technique par piqûre était répandue dans de nombreuses communautés dans le passé.

Michael Galban (de la tribu Washoe/Paiute), conservateur de musée, a décrit les tatouages ​​haudenosaunee arborés par les hommes comme reflétant leurs compétences sur le champ de bataille, l’identité de leur clan et d’autres réalisations importantes. Il a également utilisé la méthode traditionnelle, avec quelques modifications modernes, consistant à attacher l’aiguille à un morceau de bouleau frappé par la foudre, ce que les artistes haudenosaunee faisaient souvent pour utiliser le pouvoir des êtres du tonnerre.

Travis Klemp

Travis Klemp

Travis Klemp is a Metis writer and journalist from Treaty 7 territory in Southern Alberta. He has contributed to various publications across the country including Windspeaker, Toronto Star, Avenue Magazine Calgary and CJWE. He is currently an editor of the Indigenous Peoples portfolio for The Canadian Encyclopedia and was awarded the Emerging Writer award from the Alberta Magazine Publishers Association in 2019.