Différents paysages, différents abris
Le Canada est le deuxième plus grand pays au monde, avec une diversité incroyable de paysages – les uns plus époustouflants que les autres. Des vastes étendues de toundra dans le Grand Nord aux forêts pluviales tempérées de l’Ouest, en passant par les pics des Rocheuses qui surplombent les Prairies aux herbes ondulantes ou la myriade de lacs scintillants de l’Est jalousement gardés par les collines vertes des côtes des Maritimes, le Canada épate et séduit.
Chaque groupe autochtone devait ingénieusement s’adapter au climat et aux particularités des environs afin de tirer parti des lieux, même dans des conditions extrêmes. Leurs maisons traditionnelles nous révèlent leur mode de vie dans le passé.
Au chaud et au sec dans le Grand Nord
Même les arbres sont trop frileux pour prendre racine dans le Grand Nord. Les Inuit, ces nomades hardis de l’Arctique, parcourent cette vaste étendue sur les traces des immenses troupeaux de caribou ou pour partir à la chasse aux phoques. Ils construisaient leurs abris avec les matériaux sous la main, dans des conditions rudes. En hiver, par exemple, les Inuit utilisaient la neige elle-même pour bâtir des igloos afin de s’abriter. Ces petits monuments d’ingéniosité architecturale ont la forme d’un dôme et appliquent les principes physiques afin de garder la chaleur de façon optimale. Quand la température devient plus clémente, les Inuit se mettent à nouveau en route, sur le tracé migratoire du caribou et campent dans des Tupiqs, des tentes facilement démontables. Les Tupiqs sont faits en peau de phoque ou de caribou étirée sur un cadre en bois de grève. Quand ils voulaient rester plus longtemps, les Inuit construisaient des Qarmaqs, des structures semi-permanentes ayant un mur circulaire fait de pierre, de tourbe, voire même de blocs de glace, maintenues par des os d’animaux et recouvertes de peaux.
Habitations portatives
Plus au sud, le style de vie nomade demeurait populaire parmi les Premières Nations et les Métis aussi. Pendant une partie de l’année, ils traquaient une proie colossale, le bison d’Amérique. Au centre et à l’ouest de ce qui est aujourd’hui le Canada, les peuples autochtones vivaient dans des tipis, des tentes en forme de grands cônes fabriquées avec des peaux étirées sur des longs poteaux de bois. Le tipi a une ouverture circulaire au sommet pour laisser échapper la fumée du foyer à son centre. Ces habitations démontables étaient transportées par les chiens, et après les années 1800, par les chevaux, lors des mouvements migratoires sur le territoire.
À l’est du continent, les wigwams étaient la maison traditionnelle des communautés autochtones. Mobiles, les wigwams permettaient aux familles de voyager librement en vivant de la chasse. Ayant la forme d’un cône ou d’un dôme, cette structure était faite de bois, d’écorce et de peaux. Le wigwam comportait aussi une ouverture pour la fumée. Aujourd’hui, wigwams et tipis sont utilisés à des fins cérémoniaux ou dans le cadre du tourisme.
Habitations permanentes
Sur la côte ouest ainsi qu’à l’est dans certaines parties de l’Ontario actuel, la nourriture abondante tout au long de l’année incitait les Premières Nations à s’installer et à bâtir des structures permanentes. Des villages entiers s’érigeaient, composés de maisons longues. Étalée sur la longueur, cette demeure était adaptée pour loger plusieurs unités d’une famille étendue sous un même toit. Chaque unité familiale jouissait d’un foyer au bois pour se réchauffer et d’espaces pour de l’entreposage.
Ailleurs, là où s’étend aujourd’hui la Colombie-Britannique, les communautés autochtones construisaient des maisons de planches en bois de cèdre. Ces demeures massives étaient décorées avec des grands totems et pouvaient accueillir plusieurs familles. Les maisons longues et les maisons de planche d’aujourd’hui jouent, comme dans le passé, un rôle important comme lieu de rassemblement de la communauté lors des cérémonies ou d’autres évènements de la vie sociale.
Dans la région du Plateau (Colombie-Britannique et Alberta), plusieurs Premières Nations vivaient dans des maisons semi-souterraines, construites en bois sur un sol creusé. La terre creusée servait à recouvrir le toit en bois. Une fois la maison recouverte d’herbe, elle se fondait dans le décor comme un élément vivant du paysage. Cette habitation est emblématique des connaissances des peuples autochtones et de leur lien harmonieux avec la nature. Les archéologues pensent qu’il s’agit ici de l’habitation la plus ancienne en Amérique du Nord.
Habitations des Métis
Selon le mode de vie de la communauté, les Métis habitaient des structures temporaires ou permanentes. En expéditions de chasse ou sur la voie du troc, les Métis privilégiaient les tipis tels les Premières Nations des Plaines. Plus tard, les Métis adoptèrent la tente du prospecteur, venue d’Europe. Quand ils s’installaient, c’était dans des maisons en bois rond, qui sont des cabanes carrées construites avec des rondins. Les toits plats étaient recouverts de boue et de foin pour l’isolation. Les hameaux prenaient une forme circulaire avec la demeure principale – dédiée aux réunions et aux fêtes – au centre.
Plus qu’un toit
Les habitations traditionnelles reconstruites ou encore existantes ne servent plus au logement. Toutefois, ces structures historiques servent de lien avec le passé et maintiennent encore une signification spirituelle. Plusieurs d’entre elles servent à des fins cérémoniales ou éducatives, et peuvent être visitées.