
Gardiens de la mémoire depuis l’aube des temps
Les guides autochtones sont les gardiens d’une mémoire ancienne et sont liés aux lieux par une connaissance intime des contes qui ont traversé les millénaires par la tradition orale. Ils connaissent la signification spirituelle et l’importance culturelle des anciens lieux de rites et vous initieront à des lieux d’intérêt qui sont tout bonnement invisibles aux autres. Un vieux cèdre tordu n’est peut-être pas si anodin. Votre guide autochtone saura vous informer s’il s’agit d’un arbre modifié par des rites anciens au fil d’innombrables générations. Un amas de roches pourrait bien se révéler être un inukshuk, une construction inuite qui servait de panneau de signalisation dans les temps anciens pour les directions et la chasse.
« Les visites guidées sont une merveilleuse façon de se brancher sur ce lien précieux avec la nature, et avec soi-même. » – Brenda Holder, Mahikan Trails

Gardiens de la terre, et non ses propriétaires
Pendant des milliers d’années, les premiers peuples ont vécu proches de la Terre-Mère dans une relation d’interdépendance, de protection mutuelle et avec un respect profond de l’équilibre naturel. Ils se sont toujours perçus comme les gardiens de la terre et non ses propriétaires. Il s’agit d’une nuance clé. La possession de la terre implique une position de domination et d’exploitation vis-à-vis de la nature alors que le fait d’en être les gardiens signifie la responsabilité morale de veiller au bien-être de la nature et de toutes les créatures vivantes. Ce sens de responsabilité envers l’environnement est omniprésent dans le mode de vie traditionnel que ce soit les langues, les coutumes ou la tradition orale.
« Les peuples autochtones ont le droit de conserver et de renforcer leurs liens spirituels particuliers avec les terres, territoires, eaux, zones maritimes côtières et autres ressources qu’ils possèdent ou occupent et utilisent traditionnellement, et d’assumer leurs responsabilités en la matière à l’égard des générations futures. » Déclaration des Nations Unies sur les droits des peuples autochtones
Les communautés autochtones ont toujours vécu de façon durable sur leurs terres ancestrales en ne prélevant que ce dont ils avaient besoin en contre partie de leur vigilance comme gardiens. Cet engagement ne s’est guère perdu car les peuples autochtones sont au-devant de la lutte pour la protection de l’environnement. De l’accord historique autour du Great Bear Rainforest au modèle unique de co-gestion des ressources forestières entre la Nation Innu et le gouvernement du Labrador, les initiatives autochtones transforment l’approche des Canadiens vis-à-vis de la conservation de l’environnement.

Une connexion spirituelle maintenue par la tradition orale
La relation entre la terre et les Autochtones est de nature spirituelle. De la perspective autochtone, l’humanité n’est pas une entité séparée, ou sectionnée, de la Nature mais une partie d’un tout – un écosystème vivant relié par des interdépendances. Chaque communauté autochtone a sa façon bien à elle d’interagir et de voir le monde naturel, selon un lien maintenu par les traditions orales. Toute une grande richesse de contes et de légendes dont la valeur intrinsèque n’est pas pour des fins de loisirs mais pour renseigner sur des expériences spirituelles et enseigner efficacement des techniques de chasse, de pêche et de guérison.
La légende inuite de Tikta’Likt marie songes et techniques de survie pour narrer la débrouillardise d’un chasseur qui se perd à cause de la glace en marche. Pour les Autochtones des forêts de l’Est (Micmacs, Wolastoqiyik, Abénakis et Algonquins), Glooscap est un esprit à la fois malicieux et bienveillant qui créa le soleil, la lune et les créatures vivantes. Ses exploits servent à expliquer pourquoi le saumon remonte la rivière, les castors font des barrages et le tonnerre gronde. Sur la côte du Nord-Ouest, on raconte les faits d’armes de Raven, un esprit espiègle qui sème le chaos ou la joie selon ses humeurs. La Première Nation Tsimshian a une histoire sur comment Raven créa les esprit-ours, des ours noirs au pelage blanc, afin de rappeler l’âge de glace aux humains.

La sagesse des histoires
Il faut venir écouter les Autochtones, ces premiers conteurs, raconter leurs histoires en personne. Autour du feu, sur un bateau ou sous les aurores boréales – c’est toute une expérience en soi. Secrets, savoirs et sagesse seront chaleureusement partagés avec vous.