Le besoin de vérité et de réconciliation

La réconciliation est un sujet complexe, qui représente fondamentalement la guérison et le rapprochement. Afin de vraiment nous réconcilier et d’avancer vers l’avenir, nous devons également reconnaître la vérité sur ce que les peuples autochtones au Canada ont vécu et continuent de vivre.

En 2015, la Commission de vérité et réconciliation a publié un rapport de 351 pages décrivant, avec des détails accablants, l’histoire et l’héritage continu des pensionnats. Ces soi-disant « écoles », gérées principalement par des églises et financées par le gouvernement canadien, ont perpétré un génocide culturel à l’égard de nos peuples. Entre la fin des années 1800 et 1996, environ 150 000 enfants autochtones ont été enlevés de leur famille, de leur communauté et de leur culture, et forcés à vivre dans un environnement propice à de graves abus culturels, émotionnels, spirituels, physiques et sexuels. Dans ces « écoles », les enfants étaient punis parce qu’ils parlaient leur propre langue et pratiquaient leur propre culture. Ils étaient contraints de vivre dans des conditions sordides et souvent ne retrouvaient jamais leur famille d’origine.

« C’est l’éducation qui nous a mis dans ce pétrin, et c’est l’éducation qui nous en sortira. »

L’honorable Murray Sinclair, président de la Commission de vérité et réconciliation

Les crises qui persistent dans nos communautés

Le dernier pensionnat a fermé ses portes en 1996, mais le triste héritage d’institutionnalisation abusive a jeté une ombre sur les survivants et leurs descendants. Les politiques gouvernementales sur les enjeux autochtones continuent d’exercer le racisme, la discrimination systémique et d’engendrer la pauvreté et la disparition des langues autochtones.

Alors que plusieurs de nos peuples revendiquent leur fierté culturelle, revitalisent leurs langues et partagent leurs connaissances avec la prochaine génération, il reste encore des défis à relever. Plus de 4 000 femmes et filles autochtones ont été portées disparues ou assassinées depuis les années 1980, lorsque les forces de l’ordre ont commencé à tenir ces statistiques. Ce niveau disproportionné de violence contre les femmes et les filles autochtones révèle l’héritage du traumatisme intergénérationnel, le racisme systémique contre les femmes et les filles autochtones et leurs familles, et l’inaction au niveau des organismes d’application de la loi.

Une autre difficulté qui perdure aujourd’hui est celle des nombreuses communautés du Nord qui souffrent d’insécurité alimentaire et vivent au gré des avis d’ébullition d’eau. En 2020, 87 % des installations de traitement de l’eau du Nunavut étaient en « mauvais » état, et les politiciens continuent de faire des promesses sans grand résultat.

« Nous vous avons décrit une montagne. Nous vous avons montré la voie à suivre pour en atteindre le sommet. C’est maintenant à vous de la gravir. »

L’honorable Murray Sinclair, président de la Commission de vérité et réconciliation

De nouvelles découvertes donnent lieu à une motivation renouvelée

En 2021, les restes de 215 enfants autochtones assassinés ont été retrouvés dans des sépultures anonymes sur le site d’un ancien pensionnat dirigé par une église en Colombie-Britannique. Quelques semaines plus tard, des tombes anonymes de 751 enfants autochtones assassinés ont été localisées sur le site d’un ancien pensionnat en Saskatchewan, et d’autres découvertes macabres continuent tristement de survenir.

Alors que la nouvelle de ces découvertes ait choqué de nombreux Canadiens allochtones, les peuples autochtones étaient envahis de chagrin et de frustration. Nous savons que ce ne sont certainement pas les premiers ni les derniers restes d’enfants innocents assassinés aux mains de chefs d’église et d’écoles à être découverts sur les sites des pensionnats. En fait, entre 4 000 et 10 000 enfants seraient portés disparus – leurs restes demeures introuvables.

La réconciliation comme la voie à suivre

Notre chagrin et notre frustration s’accompagnent d’un désir profond d’honorer les sans-voix et de faire ce qui est juste à l’égard de nos ancêtres. S’engager sur la voie de la réconciliation signifie s’assurer que nos histoires sont racontées et que nos traumatismes sont reconnus. Cela nous donne l’espoir que nos enfants et petits-enfants seront fiers de leur identité autochtone, témoignant avec force de tout ce que nous, en tant que peuple, avons surmonté.

« Notre avenir et le bien-être de tous nos enfants reposent sur le type de relations que nous bâtissons aujourd’hui. »

Chef Dr Robert Joseph, ambassadeur de Réconciliation Canada

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