En tant que chef principal de Fogo Island Inn, M. Murray McDonald a reçu de nombreux prix pour sa cuisine de la « nouvelle Terre-Neuve » mettant en vedette des ingrédients provenant de la terre et de la mer glacée. Ses talents culinaires lui ont valu une place sur la liste des 10 meilleurs nouveaux restaurants d’Air Canada enRoute et sur la prestigieuse liste des 50 meilleurs restaurants au monde (série découverte) de Diners Club International. Cependant, en déménageant chez The Bear, the Fish, the Root and the Berry au Spirit Ridge Resort à Osoyoos, le chef McDonald fait plus que troquer les icebergs pour le désert. Il découvre ses racines autochtones.

« Il y a une partie de ma famille qui manquait et dont je ne connaissais même pas l’existence », explique le chef McDonald. « J’étais adolescent quand ma mère m’a dit que nous partagions nos racines avec le peuple autochtone du Labrador. Vivant à Terre-Neuve et étant une femme d’ascendance autochtone mixte, ma grand-mère ne pouvait pas en parler et elle l’a donc caché. Ma mère a commencé à chercher ses racines après le décès de ma grand-mère, et elle a été capable de remonter son arbre généalogique jusqu’à mon arrière-arrière-grand-mère qui était innue. Il semble qu’elle fut enlevée à son peuple par des missionnaires chrétiens et confiée, pour être élevée, à une ‘bonne famille chrétienne’ et ses racines autochtones furent ainsi arrachées. C’est l’histoire que j’aurais dû connaître et grandir avec. »

C’est suite à une rencontre fortuite avec un chef culinaire autochtone qu’il s’est lancé sur le chemin vers l’Okanagan. « Je cuisinais beaucoup sur le feu et je cueillais des ingrédients sur l’île Fogo et le chef culinaire m’a alors dit ‘Chef, vous cuisinez des plats autochtones.’ Et, il avait raison. Je croyais que je revenais à la cuisine terre-neuvienne mais c’était plus profond que ça. » Cette rencontre a débouché sur plusieurs collaborations et projets mettant en avant la cuisine autochtone. Éventuellement, le chef McDonald a senti qu’il était temps d’aller ailleurs et de se consacrer réellement à la cuisine autochtone. L’occasion qui se présentait chez Spirit Ridge semblait tout indiquée.

« Quand j’ai vu ce poste, je me suis dit oui. C’est sur le territoire de la bande Osoyoos et j’aurai la chance de faire la cuisine autochtone. Nous discutions des noms et l’une des propositions était The Bear, the Fish, the Root and the Berry. J’ai dit si vous choisissez ce nom, j’embarque ! C’est le nom le plus cool qui soit. Il s’agit de l’histoire des chefs quatre-aliments et cela se reflète dans notre menu. Je suis ravi que les enfants dans les écoles ici apprennent tout sur les chefs quatre-aliments. Mes enfants récoltent des baies, remettent le saumon à l’eau et cueillent la léwisie à racine amère! » Selon le chef McDonald, la culture et la cuisine autochtones vont de pair. « C’est une question de survie », dit-il. « C’est la raison pour laquelle les cultures autochtones ont un respect aussi profond pour la terre. Si vous ne vous en occupez pas, vous ne survivrez pas. Et, le même respect est accordé aux Aînés car ils nous apprennent à survivre et c’est ce que nous transmettons aux futures générations à notre tour. »

En repensant à son retour aux sources, le chef McDonald est ému par l’accueil qu’il a reçu : « J’ai cherché à rencontrer de nouvelles personnes et approfondir mes connaissances. Les gens veulent tous m’apprendre des choses et me raconter des histoires. Que des personnes qui ont connu tant de difficultés soient si accueillantes — cela démontre simplement le genre de coeur et d’âme qui les habitent. »

Nikki Bayley

Nikki Bayley

Mme Nikki Bayley est une rédactrice primée pour ses articles sur le tourisme à l’international ainsi qu’une journaliste qui couvre la gastronomie et les vins. Originaire du Royaume-Uni, Mme Bayley est tombée amoureuse du Canada après une visite au Terre-Neuve-et-Labrador en 2008. Elle a par la suite déménagé à Vancouver en 2012. Depuis, elle sillonne le Canada pour en apprendre plus sur le pays et ses peuples, et partager leurs histoires à travers le monde.